11 décembre

Maya, 20 ans, étudiante
– Je m’appelle Maaaaaaaaya !
Le phénomène s’était déclaré. Maya allait déjeuner dans un café un peu plus loin. Elle sortait de l’université et a voulu se mettre devant un de ses murs. Je trouvais aussi que cela lui correspondait et nous avons fait la photo devant plutôt qu’au milieu du trottoir. De même, après deux clichés, elle me lança un : « Je peux me mettre comme je veux ? » et elle prit cette pause très légèrement déjantée qui lui allait bien. Maya étudie la couture et la mode. Son rêve est d’ouvrir son propre magasin avec ses propres créations à Nakano ou Koenji, deux quartiers qu’elle aime beaucoup et qui lui correspondent parfaitement. D’ailleurs, elle habite à Nakano. Maya aime le bleu et a donc cette mèche bleue ainsi que des lentilles de couleur bleue. Quand elle a vu mes yeux, elle s’est mise à hurler d’envie dans la rue en me disant que j’avais de la chance. Nous en avons bien ri.

Cedric Riveau

10 décembre

Hirokazu, 64 ans, couvreur
Hirokazu faisait une courte pause cigarette couplée à un passage aux toilettes un peu plus loin du chantier. Avec un collègue, il restaurait un toit d’une maison traditionnelle et peu de temps près la pause, je le vis grimper une échelle équipé d’un lourd pot de peinture spéciale dont l’odeur inondait les alentours pour retourner sur son chantier. Il me proposa de monter pour faire des photo de lui ou de son collègue mais pour des raisons de sécurité et d’assurance, il revint sur sa décision un peu après, me parlant du haut de la maison, ce que je compris très bien. Hirokazu est originaire de Kyushu et il fut très heureux de constater ma passion pour son île. Il s’est gentiment moqué de moi qui voulait prendre un tel modèle en photo, tacheté de peinture. Nous nous sommes très bien entendus.

Cedric Riveau

9 décembre

Yuri, 29 ans, pharmacie
L’élégante femme se promenait toute seule dans le jardin de Rikugien. L’endroit avait mis ses plus belles couleurs et avec les rayons du soleil du milieu de l’après-midi, c’était magnifique. J’ai croisé Yuri sur ce petit chemin, un peu à l’écart des sentiers battus. Comme elle avait un peu de temps avant de prendre son avion pour Sapporo, elle avait voulu découvrir ce jardin qu’elle ne connaissait pas. Elle était ravie et le trouvait magnifique. Yuri vit donc à Sapporo avec sa famille et se trouvait à Tokyo pour le week-end pour voir des amies. Comme elle a passé une bonne partie de sa jeunesse à Tokyo, elle y a toujours beaucoup d’amis. Elle est née à Ogikubo. Elle ne vient sur la capitale que de manière irrégulière. Elle me conseilla vivement de venir visiter Sapporo et Hokkaido quand je lui dis que je ne connaissais pas. Elle parlait avec cette voix trop haute des personnes d’un accueil ou d’un magasin avec une politesse trop prononcée et inadaptée à la situation. J’aurais aimé qu’elle se laissât aller un tout petit peu plus.

Cedric Riveau

8 décembre

Tomohiro et Shoko, 40 et 3 ans, vente
Pour une fois que je voyais un père et son enfant, j’en ai profité. C’est toujours des mères et cela en devient lassant… En ce samedi matin, un peu avant 9 heures, ils allaient à la crèche. Pour le coup, j’ai cru que Tomohiro travaillait mais non. Précisément parce qu’il ne travaillait pas, il était avec sa fille et allait faire quelque chose à l’école. Shoko ne bougeait pas, ne parlait pas, ne souriait pas. Tomohiro a quand même un peu écarté la polaire qui l’emballait pour qu’on puisse la voir un peu mieux. A l’évocation de ma nationalité, Tomohiro me parla d’un ami qui était mariée avec une Alsacienne. Lui-même avait été en France pendant trois semaines il y avait 13 ans. Il avait fait un voyage routard du nord au sud et avait beaucoup aimé.

Cedric Riveau

7 décembre

Shima san, 95 ans, ancien combattant
J’avais déjà mon lot de portraits pris sous les érables aux feuilles rouges en ce moment mais quand j’ai vu Shima san qui poussait son vélo, je n’ai pas pu résister. J’ai fait demi-tour en vélo et suis allé lui parler. Quand il m’a donné son âge, j’ai failli tomber de mon vélo ! Il allait au supermarché pour faire quelques courses et son vélo lui sert de chariot. Il fut soldat pendant la guerre et a été grièvement blessé aux jambes en 1945 et a donc été retiré du front. Depuis, il vit de sa rente de soldat et n’a jamais travaillé par la suite. Il vient de Setagaya et habite dans le quartier de Toyama depuis plus de 30 ans. Il était en pleine forme, riait aux éclats et parlait fort. Impressionnant.

Cedric Riveau

6 décembre

Masako, 63 ans, femme au foyer
Je l’ai trouvée distinguée au milieu de ce quartier de Sengoku, un vieux quartier du nord de Tokyo. Elle se dirigeait vers la bibliothèque pour rendre des livres. Masako a beaucoup d’intérêt pour les étrangers et leur pays et nous avons beaucoup discuté de l’Europe, du Japon, de la vie à l’étranger car elle et son mari ont vécu dans plusieurs pays. Mari architecte qu’elle aide aussi dans le cadre de son travail. Elle a déjà accueilli un Etasunien chez elle via son fils. Ils vivent tous ensemble avec la fiancée de son fils. Comme elle n’avait pas de carte de visite, elle a tenu à me donner son numéro de téléphone – en anglais – et m’a même proposé d’aller prendre un café pour continuer la discussion. J’étais vraiment désolé de refuser car je n’avais pas assez de temps.

Cedric Riveau

5 décembre

Kyohei, 36 ans, PDG
Kyohei a monté sa propre boîte de relecture il y a 7 ans. Il a une trentaine d’employées. Mine de rien. En le voyant dans la rue, avec sa dégaine, son ordinateur au bout d’un ficèle, j’ai cru voir un informaticien. Je ne m’étais pas trompé tant que ça car il était ingénieur informatique avant cela, toujours en relation avec le monde l’édition. Il était un peu avant midi et il se rendait au bureau. Il commence toujours vers midi quand la plupart des salariés travaillent déjà. Il finit assez tard par contre. Kyohei est originaire de Nagoya. Afin d’expliquer son métier, il me tendit sa carte de visite et me demanda d’observer le verso. Il y a avait un texte qui contenait des fautes et il invitait systématiquement les gens ou ses clients à les trouver. Plutôt original.

Cedric Riveau

4 décembre

Yuma, 19 ans, jardinier
Juste après une rencontre, alors que je prenais des notes, j’ai vu passer trois ouvriers aux styles impressionnants, qui dégageaient vraiment quelque chose. Une fois fini, je me suis mis à les chercher et j’étais très content de les retrouver. L’ambiance a tout de suite pris avec l’oncle de Yuma qui m’a apostrophé et avec qui nous avons bien ri. Trois jardiniers et non des ouvriers donc. Trois jardiniers qui travaillent en famille. J’ai d’abord parlé au père de Yuma, son oncle m’a interpellé et ensuite Yuma que j’ai aussi pris ne photo. Il a commencé en 2012 à la sortie du lycée. L’université ne l’intéresse pas. Lui, son truc, c’est le skateboard. Il a même des vidéos sur Youtube car il est champion départemental, des vidéos que j’ai trouvée par la suite. Son père et son oncle étaient très sympas et joyeux. Ce dernier était allé deux fois en France pour les 24 heures du Mans. Il avait travaillé dans une équipe japonaise et connaissait mieux l’endroit que moi. Il me raconta des anecdotes croustillantes et son attachement aux Français tout en les critiquant était jubilatoire.

Cedric Riveau

Voici le trio :
Cedric Riveau

3 décembre

Sakamoto san, 88 ans, PDG
Quand il m’a dit son âge, je ne l’ai pas cru. Quand il m’a dit qu’il travaillait, j’ai laissé échapper un cri. J’ai adoré discuter avec cet homme assez chic et très poli. J’aurais tellement aimé qu’il m’accorde un peu plus de temps pour raconter son histoire dans le livre mais il se rendait à son entreprise et me faisait aussi comprendre qu’il n’avait pas envie que cela dure trop longtemps. Cet homme très distingué a pris sa retraite à 63 ans et a monté sa propre « toute petite » entreprise liée au monde de la santé et à la prise en charge de personnes atteintes de maladies cérébrales. Il connaît bien l’Europe pour y être allé plusieurs fois, notamment en France qu’il semble apprécier.

Cedric Riveau

2 décembre

Makoto, Emiko, Wakaba et Miha, 35, 36, 10 et 8 ans, vente et temps partiel
Ils étaient venus de Chiba en voiture pour voir les ginkgos de Jingumae, pas très loin de Gaienmae. Il y avait un monde fou en ce dimanche mais cela ne les gênaient absolument pas. Ils étaient dans leur monde. Ils avaient fait un grand tour, étaient passés à la fête au bout de l’avenue puis se dirigeaient vers la voiture pour rentrer. Emiko hurla quand elle apprit que j’étais français. Comme si c’était la première fois qu’elle en croisait un « en vrai ». Elle tendit la main pour serrer la mienne puis cria de nouveau : « J’ai serré la main à un Français ! » Tout le monde riait et du coup son mari et ses filles l’ont imité. On s’est bien marrés. Cette famille faisait plaisir à voir et les deux filles étaient adorables.

Cedric Riveau

1er décembre

Makoto, 32 ans, bâtiment
Impossible de l’avoir un tantinet sérieux devant l’objectif. Il fallait qu’il fasse le con. Bon. Garé devant la supérette, il allait acheter un café avant de remonter sur son scooter pour aller travailler. Il était assez tôt en ce samedi matin dans les rues d’Ichigaya. Il arrivait de Koenji où il habitait et où il faisait aussi de la musique. Il faisait partie d’un groupe de punk-rock et avait justement un concert le soir même. Dès qu’il finirait le travail, il filerait au café pour répéter puis faire le concert. Il m’a invité et m’a bien expliqué où c’était pour que je trouve. Il était en pleine forme, comme shooté aux boissons énergisantes.

Cedric Riveau

30 novembre

Kei, 1 an et 7 mois
Quand je l’ai vu, j’ai ri et j’ai dit à sa mère qu’il était absolument adorable. J’avais l’impression qu’il sortait d’un manga et il me lançait de grands sourires. Ce ne fut pas simple de le prendre en photo car il bougeait tout le temps et c’était bien normal. A un moment, je m’accroupis au moment où il s’arrêta et au troisième cliché, je réussis à le prendre en photo alors qu’il me regardait. Le reste du temps – au moment de demander à sa mère et ensuite au moment de discuter avec elle – nous étions deux électrons qui suivaient les allées et venues du petit père qui avait une énergie folle et se déplaçait partout dans le jardin. Sa mère, actrice, ne voulut pas être sur la photo car elle n’était pas maquillée. Je le regrettais profondément mais je réussis à obtenir une belle expression de son fils. Ils se promenaient dans le très joli parc Shin Edogawa dans le quartier de Takada. Avec les feuilles de l’automne, le décor était parfait. Ils ne viennent pas souvent même s’ils habitent à côté. Papa travaillait, c’était juste la mère et son fils.

Cedric Riveau

29 novembre

Tomie, 65 ans, femme au foyer
Tomie allait à son école de calligraphie à Ikebukuro. Elle habite à Saitama mais se déplace jusqu’à Ikebukuro pour améliorer ses techniques. Elle dit qu’elle a encore beaucoup à apprendre même si cela fait déjà longtemps. Tomie l’enseigne quand même à des enfants trois fois par semaine. Un petit boulot à mi-temps. Quand je lui ai dit que j’étais français, elle était très heureuse de pouvoir raconter son expérience. Elle s’était rendue en France avec sa fille quelques mois auparavant et avait adoré. Ce qui l’avait plus surpris fut que les gens parlaient japonais. Cela m’a aussi surpris… Rien de particulier ne l’a frappé parce que tout ce qu’elle a vu l’a frappé. Sa fille connaissait un ami qui vit une partie de l’année à Paris car il expose des oeuvres dans la galerie commerçante du Louvre. Du coup, il a servi de guide et elles en ont bien profité.

Cedric Riveau

28 novembre

Hiroyuki, 63 ans, sans profession
Très nonchalant, très discret, Hiroyuki a pourtant accepté d’être pris en photo tout de suite, sans négociation particulière. « Ok allons-y ! » Quant à savoir où il allait, ce qu’il avait fait comme travail, d’où il venait, ce fut beaucoup plus difficile. Pour la première, c’était un vague « Là-bas ! » sans que j’en sache plus. Pour la deuxième, il me parla d’ustensiles de cuisine dont des poêles mais là encore, je ne sus pas dans quel domaine ou jusqu’à quand. Pour la troisième, il me dit « Ushigome » (où nous nous trouvions) mais j’appris plus tard qu’il était né à Hokkaido. Il était arrivé dans le quartier à 10 ans et ne l’avait jamais quitté. Ses parents étaient décédés et il n’était pas rentré depuis plus de 20 ans. Peut-être avait-il arrêté de travailler en raison d’une maladie car il avait quelque chose, cela se voyait avec son visage légèrement déformé et son oeil droit qui ne lui servait plus. Après un silence de quelques secondes, il m’a demandé : « C’est bon ? » J’ai ri et je l’ai laissé partir. Le pire, c’est que nous nous sommes bien entendus et qu’il était plutôt amusant.

Cedric Riveau

27 novembre

Haruni, 3 ans
ou presque… il les aura fin décembre, pour le réveillon du Nouvel an. Il courait partout et il n’était pas évident de le faire rester quelque part pour le prendre en photo. Et sur cette photo justement, il regarde plutôt sa mère que j’aurais dû placer juste derrière moi. Elle même me disait qu’il était difficile à prendre et qu’il faisait toujours la grimace. La séance fut aussi interrompue par une envie soudaine de faire pipi. Sa mère se précipita et ils disparurent dans les toilettes pas loin avant qu’il repeigne le toboggan. Ils habitent à Kagurazaka mais étaient venus à Yotsuya pour la séance de piscine de Haruni. Sa mère retrouvait ses repères dans ce jardin où elle n’était pas venue depuis longtemps. Nous avons passé un bon moment ensemble.

Cedric Riveau

26 novembre

Hitomi, 29 ans, boulangère
Génialissime Hitomi ! Dommage que nous n’ayons pas eu assez de temps pour discuter plus longuement, pour que je puisse avoir plus de matière et en faire une histoire. La dynamique Hitomi est pleine d’humour d’énergie qui font plaisir à voir. Malgré la pluie, le froid, nous avons ri comme des baleines en nous racontant des tas de choses et en plaisantant. Elle se dirigeait vers la gare de Mejiro à 100 mètres pour prendre la ligne Yamanote et descendre à Ikebukuro où se trouve sa boulangerie, au deuxième sous-sol du grand magasin Tobu. La miss est aux fourneaux, à l’arrière. Hitomi a rapidement joué les guides touristiques en me parlant des clubs/bars jazz de son quartier dont un en bas de chez elle. Elle est fan de jazz et cela m’a bien fait plaisir de le trouver chez une aussi jeune femme. Quand je lui ai dit qu’elle ne faisait pas du tout son âge (je le pensais), elle m’a dit qu’on le lui disait souvent. « Bon, c’est pas tout ça mais je dois aller bosser ! » Je crois bien qu’elle aussi aurait préféré rester avec moi, ne pas avoir à travailler.

Cedric Riveau

25 novembre

Sota et Mizuki, 24 et 22 ans, cuisinier et assistante dentaire
Ils se baladaient tranquillement dans les rues de Kichijoji où ils ne viennent que de temps en temps. Rien de bien régulier. Tranquillement jusqu’à ce qu’il tombe sur moi. Ils sont ensemble depuis pas très longtemps et pourtant, un événement important les attend. Mizuki mit la main sur son ventre pour me faire comprendre. Sota ne tarda pas à mettre sa main sur celle de sa femme pour montrer qu’il était aussi fier qu’elle. Fiers et heureux. Mizuki vient de quitter son travail pour vivre tranquillement et sans stress jusqu’à la naissance du bébé. Elle en est au quatrième mois et cela ne se voit pas encore. Tout comme le sexe de l’enfant. Il devrait naître en mai. Ils viennent de Tokyo et habitent sur la ligne Keio, à une dizaine de minutes en train. Ils étaient adorables et nous avons passé un excellent moment ensemble à rire. Sota avait des chaussures de jogging orange flou… on ne voyait qu’elles dans cette rue commerçante très connue du quartier alors que la lumière de la fin d’après-midi commençait à baisser rapidement.

Cedric Riveau

24 novembre

Tsuyoshi, 29 ans, coiffeur
Dans le froid matutinal de ce samedi matin, Tsuyoshi attendait l’arrivée du patron du salon afin qu’il puisse entrer. Apparemment, il devait arriver avant lui et patienter… sans doute, cela montrait sa détermination et motivation. En effet, il avait commencé quatre jours plus tôt. Avant cela, il avait travaillé un an à Hachioji et avant cela, 10 ans à Yokohama. J’avais beau faire l’effort surhumain d’un calcul mental dans ma tête qui n’abrite qu’un neurone, cela faisait qu’il avait commencé bien tôt. Crispé par le froid, il était un peu tendu au départ. Quand je lui ai fait la remarque, il est parti d’un éclat de rire et j’ai eu la chance d’appuyer sur le déclencheur à ce moment-là. Il s’est essayé au français autant qu’il pouvait avec moi car il souhaite aller en France pendant un an pour travailler. Il veut obtenir le visa vacances-travail et je lui ai conseillé de commencer les démarches le plus rapidement possible s’il voulait partir en mars 2013 comme il me l’a dit.

Cedric Riveau

23 novembre

Satoshi, 7 ans, écolier
J’ai adoré son costume. Un costume qu’il devait utiliser depuis plusieurs années et qui ne lui allait plus très bien, bien trop petit pour le garçon qu’il était devenu. Satoshi participait à un événement de la police au sein de la gare de Shinjuku. Il s’agissait d’un rassemblement pour dénoncer les fraudes bancaires dont sont victimes les gens. Il y avait la mascotte de la police, Pipo et toute sa famille et Satoshi évoluait au milieu, distribuant des prospectus aux passants. J’ai demandé à sa mère qui était là pour faire son portrait mais lui avait déjà accepté. Il fait du judo et il en est fier. Son papa est motard pour la police donc. Ça aussi, il en est très fier.

Cedric Riveau

22 novembre

Airi, 31 ans, coiffeuse
Airi n’avait pas beaucoup de temps mais tout de même un peu pour la photo. Elle sortait de chez elle et se rendait au salon de coiffure à Ikebukuro, à une dizaine de minutes de là où nous étions. Elle marchait sur cette grande avenue de Yamate, à un bon quart d’heure du centre de ce quartier occupé. Airi est originaire d’Aomori et est à Tokyo depuis 10 ans. Quand elle a terminé son école de coiffure dans sa région natale, elle est venue dans la capitale pour travailler. Elle est très contente de vivre ici et cela se voit.

Cedric Riveau