Yusuke, 20 ans, pâtissier
Il ouvrait le volet métallique du comptoir/vitrine tout petit à l’angle de cette maison dont le rez-de-chaussée est occupé par les cuisines. Yusuke a commencé en avril et a souhaité y bosser parce qu’il aimait les pâtisseries. Il a accepté de sortir et de se mettre devant pour la photo. Comme il n’y avait pas encore de client, nous avons pu parler.

Marilin et Tappei, 19 et 21 ans, étudiants
Ils étaient tranquillement sur ce banc, dans un espace un peu vert d’Ikebukuro, et faisaient un break entre deux cours de l’université de Rikkyo à 10 minutes à pied environ. Marilin étudie les affaires internationales et Teppei la physique. Marilin a du mal parce qu’elle ne parle pas anglais, une langue nécessaire pour les affaires. Teppei lui en bave parce qu’il m’a dit ne rien comprendre.

Rieko, 36 ans, mère au foyer
Elle avait déposé ses deux enfants de 2 et 7 mois dans une crèche pour pouvoir déjeuner avec une amie à Kagurazaka. Elle m’a bien répété plusieurs fois que cela ne serait pas long, comme si j’avais trouvé scandaleux qu’on puisse laisser ses enfants à la crèche. Elle marchait tranquillement depuis chez elle.

Yokokawa san, 81 ans, fleurs
Ça fait plus de 60 ans qu’il travaille avec des fleurs. Il ne s’est jamais arrêté. Il était venu récupérer ce paquet de fleurs dont des roses, des œillets « emballées » dans ce treillis de bambous ici à Iidabashi et sous la pluie, il repartait vers la gare pour rentrer à Saitama… Un homme très modeste et fort sympathique aux ongles de cultivateurs, noircis par la terre et l’entretien des plantes.

Mutsuko, 60, généalogiste/historienne
Nous avons ri. Pendant le quart d’heure où nous avons discuté, nous avons rigolé à longueur de temps tellement Mutsuko a toujours le mot pour rire et la réplique facile. Elle faisait des recherches à la bibliothèque de l’université de Waseda et faisait une pause dans le parc de Toyama où je l’ai rencontrée.

Ayako, 25 ans, dessinatrice
Elle retrouvait des amis musiciens pour les prendre en photo au parc de Shinjuku. Elle vient de quitter sa boîte qui l’exploitait et pour le moment, elle est plutôt tranquille et en profite !

Yusuke et Kaori, 29 et 31, éducation et recrutement
Les plus heureux du monde en ce jour… Les derniers invités partaient lorsque je suis venu les voir pour leur demander leur portrait. Ils étaient un peu occupés mais Yusuke a bien voulu me parler quelques secondes pendant lesquelles il a mélangé du français, de l’anglais, du japonais et de l’excitation ce qui faisait qu’il était souvent incompréhensible.

Suzuki san, 60 ans, immobilier
Il allait voir un client dans cette petite rue d’Ikebukuro, un peu plus loin derrière moi. Avec son costume trop grand, ce petit homme très discret m’a semblé faire un portrait parfait du salarié japonais. Il n’a pas encore décidé de l’âge de sa retraite mais une chose est sûre, il ne fait pas du tout son âge !

Ito san, 83 ans, retraitée
Elle avait fait quelques courses – elle m’a montré le contenu de sac – et rentrait chez elle pour déjeuner. Elle entend mal aussi ai-je dû parler fort. Dans cette toute petite rue, tous les habitants aux alentours nous ont entendus…

Saya, 23, étudiante
Elle sortait de la fac de sciences juste derrière pour s’acheter de quoi déjeuner dans le supermarché du coin. Là où nous avons fait la photo. Excellent contact avec la charmante Saya qui étudie la chimie en master et qui souhaite travailler dans le maquillage à l’avenir.

Woruz, 30 ans, illustrateur
Il s’est arrêté brusquement en descendant de son skate alors que je lui faisais signe. Sa chaussure gauche a claqué le sol devant moi. Il arrivait de Nakano. J’étais sidéré par la distance (5km) Aucun problème pour lui. Il arrivait au boulot qui était juste derrière moi. Comme il était en retard, il m’a donné sa carte et a filé. J’aurais bien voulu discuter avec lui davantage. son site

Tomoko et Taishi, 31 et 2 ans, femme au foyer
Le 13 mai 2012, c’était la fête des mères au Japon.
Tomoko nourrissait son fils avec des yakisoba qu’elle lui mettait dans la bouche avec des baguettes fournies. Même si je les dérangeais en plein déjeuner, ils m’ont accueilli très gentiment. Je me suis assis côté d’eux sur cet escalier et nous avons discuté. Son mari est aussi photographe. Mais lui, il fait du studio « avec des beautés » m’a dit Tomoko.

Nayuta, 29 ans, assistante
Elle m’a demandé d’utiliser son surnom… J’avais déjà une petite idée en la voyant mais quand elle m’a fait cette requête, je me suis dit que j’avais affaire à une habitué, très Akihabara-isée la miss… Elle était à Shinjuku pour un rendez-vous dont elle n’a pas voulu m’expliquer la nature. Autre mystère. Même si elle m’a d’abord dit qu’elle n’avait pas beaucoup de temps, elle a accepté et c’est plutôt elle qui cherchait à discuter par la suite. Impossible de la faire sourire.

Yui, 25 ans, infirmière
Elle ne travaillait pas aujourd’hui. Elle avait fait quelques courses et rentrait chez elle. Elle habite dans un lotissement de l’hôpital, juste derrière. Nous avons fait la photo devant l’entrée de la résidence.

Satomi, 31 ans, enceinte
Elle se massait le ventre tout en marchant. Elle trainait un peu avant d’aller déjeuner avec une amie. Elles allaient manger un curry. Satomi est enceinte de 9 mois et vient souvent à Ginza.

Watanabe san, 49 ans, entretien
Il était complètement largué et se demandait vraiment pourquoi je voulais le prendre en photo. Il a commencé à travailler juste après notre entretien, il s’occupe de ravaler les façades de bâtiments.

Naoko, 28, maid cafe
Naoko se rendait au boulot. Elle m’a d’abord dit qu’elle travaillait dans un café. A ses manières, sa façon de parler et ses fringues, j’ai voulu savoir où était le café. Quand elle m’a dit Akihabara, j’ai tout de suite compris et elle s’est marrée.

Keigo, 30 ans, chef de service
Keigo revenait de la poste où il avait déposé un paquet et retournait au bureau. Il travaille pour une entreprise connue de taxi et m’a répété plusieurs fois fièrement qu’il était « manager » là-bas. Un homme très sympa doté d’une sacrée personnalité.

Naoki et Saori, 31 et 25, vente et IT
A 10h30 du matin, ils rentraient chez eux après une nuit à danser au club Eleven, ancien Yellow. Ils étaient explosés mais ont accepté. On a fini par bien rigoler sur les nuits blanches à danser et sur les clubs de Tokyo.

Soya et Kanata, 4 et 2 ans
Nous étions tous ensembles au parc de Shiba, juste à côté de la tour de Tokyo pour la manifestation antinucléaire qui partait de là. Leurs parents les avaient emmenés comme de nombreux autres pour dire qu’ils ne veulent pas d’un monde qui a des centrales nucléaires.
Le 5 mai au Japon est la journée des enfants.